La lecture du moment: L’ascension de the Witcher, un nouveau roi du RPG

Par Kuk

Cela fait déjà quatre ans que nous suivons les publications de la société Third Editions. Nous avions même consacré un article à « The Heart of Dead Cells », un ouvrage assez intéressant mêlant : recueille d’illustration et articles sur la genèse du jeu de Motion-Twin.

Nous nous penchons cette fois sur une nouvelle publication : « L’Ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG ».

Malgré quelques choix critiquables, « L’ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG » est clairement un livre à posséder pour tous les amoureux de la trilogie « The Witcher » réalisée par CD Projekt.

Un retour aux sources difficile !

Après une compléte lecture, je n’aurais qu’un vrai reproche à formuler à l’encontre de « L’Ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG » c’est l’absence de référence des sources dans le corps du texte (NDR : c’est le côté Historien de Kuk qui ressort). Alors certes la majorité est cité à la fin du livre, mais globalement vous ne savez jamais dans quelle interview est pris une citation ou une explication.

Pire, certaines informations ne sont pas sourcées du tout, par exemple le sujet des premières ébauches scénaristiques (on les mentionnes comme issu d’anciennes interviews encore visibles via archive.org… c’est très bien mais de quel site ?). De même, les informations sur l’extension Scars of Betrayal p.33, sont mentionnés dans le corps de texte comme étant une enquête du site GameBanshee, mais on ne retrouve pas l’adresse exacte des articles en question dans les sources.

Hasard des publications, les deux ouvrages sont l’œuvre du même auteur, à savoir Benoit Reinier dit « Exserv », youtubeur, journaliste et maintenant auteur. Indiscutablement, on change de registre, puisque désormais aucune illustration ne vient nous distraire (on rappelle que c’est un peu le principe du livre, donc non ce n’est pas austère…).

Le thème est bien sûr de comprendre la trilogie The Witcher de CD Projekt, une série de jeu vidéo désormais reconnue de tous, mais aussi un genre (le jeu de rôle) qu’ils ont su tirer de l’univers littéraire écrit par le romancier Andrej Sapkowski…

À ces mots, vous devez vous douter que la tâche est loin d’être évidente. Le premier chapitre traite des origines de la société polonaise CD Projekt et les premiers pas de ce qui deviendra The Witcher, puis le développement de la série. Un des points appréciables vient que les « échecs » sont également évoqués, comme l’extension Scars of Betrayal du premier opus qui n’est jamais sorti (p.33), ou encore l’abandon de la version console de The Witcher Rise of the White Wolf réalisé par WideScreen Games scellant la faillite du studio lyonnais (p.34), jusqu’aux accusations de downgrade sur Witcher III, c’est-à-dire une version définitive moins belle techniquement que les versions présentées (p.48). Le traitement de ces affaires manque un peu de données, mais on pourra justifier que ces sujets sont un peu à la marge du propos.

Le chapitre 2 traite du monde de The Witcher. L’univers du jeu vidéo est ici présenté (son histoire, les personnages, les royaumes, la magie, etc. ) avec en point de comparaison les différences avec l’œuvre originale d’Andrej Sapkowski.

Le chapitre 3 évoque l’histoire de la trilogie comme une sorte de résumé chapitre par chapitre. J’étais dubitatif à l’idée de relire ces aventures que j’avais déjà pu « vivre », mais finalement ce passage du livre est assez passionnant. Il permet notamment de mettre en avant les différents arcs narratifs de la série, surtout celles que nous n’avions pas empruntées en jouant. Les différences entre les versions d’origine et les Enhanced Edition sont également traitées.

Véritable passage obligé, ces deux chapitres sont en même temps les plus complexes à lire. Il est parfois un peu difficile de s’y retrouver notamment parce que les choix scénaristiques entre les épisodes ne sont pas toujours très évidents à saisir. Pour le coup Benoit Reinier s’en sort bien, mais en abusant parfois des redites pas toujours utiles (le côté sexiste des sex-card à collectionner dans The Witcher est cité de nombreuses fois…).

Le chapitre 4 parle du processus créatif dans la série The Witcher, ainsi que les sources d’inspirations. C’est un peu le pot-pourri du livre, mais qui pourtant fourmille de renseignements sur les choix graphiques, musicaux, etc. Par exemple comment une partie du design des fermes provient de bâtiment réel situé au Skansen Muzeum Wsi Mazowieckiej (un musée ethnographique) de la ville de Sierpcu. On détaille aussi les instruments traditionnels slaves utilisés. Ainsi que toute l’évolution du game design est évoquée : les choix du système de combat, de l’inventaire, de l’artisanat, ou même de la conception des quêtes…

« L’Ascension de The Witcher, un nouveau roi du RPG » est clairement un livre à posséder pour tous les amoureux de la trilogie « The Witcher » réalisée par CD Projekt. Benoit Reinier a non seulement retourné le jeu dans tous les sens, mais il a également ingurgité une somme d’interviews, de documentaires et autre Making-Of pour nous proposer une synthèse la plus digeste possible. Pas exempt de défauts notamment pour ceux qui souhaiteraient se documenter directement auprès des sources utilisées, il n’en reste pas moins un ouvrage de référence sur la série et propose une somme d’informations sur les différents opus "The Witcher".

Note: 8/10

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