Si vous êtes ici, c’est surement que vous avez manqué l’exposition L’Art dans le Jeu Vidéo, l’inspiration Française. Celle-ci se déroulait au Musée des Arts Ludiques à Paris en fin d’année 2015 durant six mois. Pas de panique comme dirait le Guide Intergalactique, Air-Gaming y a fait un petit tour et on ne va pas se faire prier pour partager son essence avec vous. Suivez le lapin blanc!

L’exposition comme son nom l’indique est centré sur le caractère artistique des petits frenchies que nous sommes, c’est donc sans grand étonnement que l’on retrouve beaucoup de « grands » noms du paysage vidéoludique français comme UbiSoft, Infogramme Atari, ou encore Quantic Dreams. Chacun, tour à tour représentait dans la galerie ses succès des dix dernières années. Mais les plus petites productions n’étaient pas en reste, allant de petites pièces dédiées à des titres comme Child of Light ou encore Seasons After Fall (Swing Swing Submarine), à des espaces plus grands pour y voir des portraits en grand format ou buste de terre comme pour Arkane Studio et son Dishonored 2. D’autres noms étaient représentés : DontNod (Remember Me), Ankama (Wakfu, Dofus), Anuman et les productions du célèbre Benoit Sokal, Spiders Games, Amplitude Studios, ou encore Wild Sheep. Étonnamment pas de Microïd (Paul Cuisset) ou encore GloomyWood (Frederick Raynal) dans les couloirs de l’exposition.

Avant de s’aventurer dans l’exposition il faut savoir que les expositions du Musée d’Art Ludique ne sont pas connues pour leurs explications écrites ou vidéo. Tout au plus vous aurez le droit au fameux audioguide qui paraphrase ce que vous voyez. Cette règle empirique (il faut le dire) n’a pas été totalement remise en cause, même si certains passages furent réellement intéressants. Je pense particulièrement à l’explication donnée par la sculptrice des bustes de Dishonored qui sut expliquer à merveille son métier. Un métier d’autant plus peu répandu dans le monde vidéoludique. Cette sculptrice s’inspire des modèles 3D fournis par les infographistes pour faire les visages en terre et mieux appréhender les volumes des différentes parties d’un visage (joue, menton, front etc etc…). Extrêmement important quand on veut faire un jeu si réaliste, et cela évite les frasques (« l’uncanny valley » me voilà!) que l’on croise si souvent dans les Morrowind et ses suites. Pour le reste on passe de croquis en dessins de recherche sans annotation (ou si peu) seul un dessin de Rayman (surement le 2) explique le gameplay qui sera mis en place.

« On regrettera une exposition un peu centrée sur UbiSoft et son Assassin Creed »

Manoloben

Fort heureusement d’autres parties étaient réellement impressionnante – Lucie Minne (Dishonored 2)
Alors forcement on se balade dans les couloirs, les salles de l’exposition, et les dessins s’enchainent, ceux de Sokal sont juste étonnant (et c’est un vrai plaisir de les voir, c’est à chaque fois peu banal), à côté de cela on assistera à une prolifération de « toile » (nommé « Peinture numérique ») de jeu comme Assassin Creed, Rainbow Six, ou Heavy Rain. Mais ces dessins sont déjà visibles partout sur la toile et tout amateur aura déjà fait le tour de ces certes magnifiques images, mais connues. Des images dont l’existence est souvent dû au besion de présentation aux actionnaires des nouveautés, ne reflétant que peu les jeux ou leur gameplay.  Avec un côté artistique souvent faible et la répétition des règles de mise en scène – le héro d’Assassin Creed surplombant la scène, Rainbow Six en pleine action anti-terroriste etc etc… – le tout pour un meilleur impact visuel… chouette…

Cependant, sans s’y attendre on tombe sur de vraies peintures, travaillées, cherchant à conter une histoire, critiquer un monde, un homme ou encore une situation. Impossible de remettre la main sur l’auteur et la raison de sa présence – Elle n’est d’ailleurs pas reproduite dans le catalogue de l’exposition… – mais c’est l’une de celles qui m’a marqué. Malheureusement la suite frôlera trop souvent l’inintéressant, car quelques mètres plus loin vous tomberez face aux Lapins Crétins d’UbiSoft – je peux comprendre la farce quand un lapin tente de repeindre la Joconde, mais avoir autant de cadre et d’espace pour quelques choses si vide de sens, de qualité visuelle et d’intérêt artistique me laisse dubitatif. Quant à l’attraction Assassin Creed Unity à 180 degrés (un simple vidéoprojecteur sur une toile 180°) on l’évitera délicatement pour ne pas froisser l’homme qui a eu cette merveilleuse idée…

Je n’étais pas sur place pour juger les éléments sur leur qualité artistique, après tout l’art contemporain existe (à mon grand regret), mais force est de constater que l’exposition était surement un peu trop laxiste sur le billet d’entrée des oeuvres (la modélisation de Willem Dafoe n’a rien d’artistique, une prouesse technique surement parcontre). L’autre explication serait qu’UbiSoft est sponsor « platinium » de l’exposition et qu’il fallait de ce fait, remettre une couche pour que les visiteurs n’oublient surtout pas les licences phares de la firme. Encore une fois, et je ne serai que trop le répéter, dans cette débâcle d’images certaines valaient réellement le détour et la possibilité de les voir dans des formats leur rendant honneur était un véritable plaisir (2×4 mètre pour certaines). Pour ceux qui n’ont pu y assister, je vous ai donc partager les photos faites durant la visite. Bien évidemment, je n’ai pas « tout » pris en photos, d’autant que bon nombre d’oeuvres sont visibles sur internet, j’ai d’ailleurs caché quelques liens dans le texte pour vous aider à les retrouver.

Et vous quelle a été votre coup de coeur pendant cette exposition? Regrettez-vous de ne pas avoir pu y aller?

PS : Pour celles et ceux qui souhaiterait développer leur talents de dessinateurs (afin de ne plus être spectateur mais acteur) j’ai deux livres à vous proposer :
Peter Gray : Apprendre à Dessiner
Le design de personnages animés : Manuel design de personnages d’après Haito SU. Pour jeux, films et animations

A noter que je ne suis absolument pas ami avec les écrivains, mais que ces deux livres sont dans ma bibliothèque et fournissent je pense une bonne base pour débuter.

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