Du pain et de la glace

Un véritable parcours du combattant que ce test de Frost Punk, tout commença en aout 2017, lors de la Gamescom. Kuk imbibé sur le stand de 11 bits Studio vient vers moi :

« Faut que tu essayes ce jeu »

« OK l’ami Kuk »

« Après une séance de 30 minutes, je sentis le plein potentiel du soft. Faut dire que c’est les gars de This War of Mine au charbon (un petit 9/10 et surement ma plus grande expérience vidéoludique). Donc forcement, j’étais conquis!

Un vent glacial vous parcourera l’échine dans les dernières heures du scénario principal…

Mais pourquoi je vous parle d’un parcours du combattant? Et bien le soft s’est laissé désiré. Depuis la Gamescom j’ai pu voir des fausses review sur le net. J’ai supplié Pawel pour avoir un code review en avance. J’ai même commandé l’édition Victorian sur SignatureEdition. Pour le premier, Pawel désolé, n’avait plus de code en stock. Pour le second il n’est jamais arrivé jusqu’à la maison, avec plainte au commissariat de police. Ça commençait mal! Mais ça continuera encore et encore. Windows 8 refusera d’exécuter le jeu (OK, vous avez raison, je n’aurais jamais dû être en Windows 8 en 2018). Arrivé à mi-juin, je peux enfin lancer le jeu…

Et là, une claque, ce Sim City polaire parait si simple. On envoie des péons chercher le charbon, l’acier, le bois. On construit des bâtiments pour les loger. Facile, puis le premier choix moral d’une bonne série s’offre à vous? Que faire des enfants? Les faire travailler ou bien les mettre dans des dortoirs spécifiques chauffés? Ils sont plus de 30% de la population et autant de bouches à nourrir. Ah oui, je n’ai rien prévu pour manger… ah bah, ça n’a pas tardé, le peuple à faim. Et les problèmes arrivent ainsi les uns derrière les autres. Une fois le matériel récupéré au sol, il vous faudra construire des mines de charbon, des extracteurs hydrauliques, des aciéries, des scieries, des infirmeries, des huttes de chasseur et j’en passe et des meilleurs.

Mais là encore, ça serait trop simple, les premières dizaines de minutes, vous aurez même l’impression de gérer. Et le scénario n’évoluera vraiment qu’une fois que vous aurez mis un pied en dehors de la ville. C’est au travers d’une carte « planétaire » (enfin un bout de ce qu’on devine l’Angleterre), vous pourrez envoyer des éclaireurs en expédition. Ainsi vous en apprendrez plus sur le sort des malheureux à l’extérieur de votre enclave. Et là, tout s’enchaine…

Quand Tesla n’est pas encore là!

Impossible pour moi de vous en dire plus, mais la sauce prendra vite. Le stress aussi et une situation que vous pensiez catastrophique ne le saura pas autant que la suivante. À la première partie, attendez-vous à faire des choix que vous jugerez stupides par la suite, et les conséquences en seront d’autant plus désastreuses. Mais surtout, chaque jour de survie dans ce monde de glace peut devenir un puzzle insolvable. C’est là qu’apparaitra le fond idéologique du jeu.

En effet, comme dans This War of Mine, Frost Punk apporte un vrai questionnement sur nos valeurs et ce que l’on est prêt à accepter dans notre société, juste au « nom de la survie ». Dans Frost Punk, l’un de vos choix sera de mettre en place un régime totalitaire, ou un régime basé sur la foi. Dans les faits, vous pourrez au travers de nombreuses lois décider ce qui est tolérable et placer le curseur, dépassant peut-être les bornes afin de ne pas voir disparaitre l’humanité. Ainsi d’une petite croyance pour encourager tout le monde, vous pouvez très vite déborder vers la milice religieuse, ou encore la naissance d’un nouveau prophète (vous). De même pour le régime totalitaire qui pourra se limiter à un peu d’ordre ou donner naissance à un 4e Reich (avec les drapeaux qui vont bien… chouette… j’ai vomi…).

Quand 11 Bits Studio invente le CityBuilder Narratif de Survie

On comprend mieux pourquoi Frost Punk se joue en mode scénario et ne dispose pas de mode Bac à Sable pour le moment (c’est prévu dans quelques patchs). Là où on pense être dans un city builder, on se retrouve au coeur d’un jeu survie qui distille son venin petit à petit. J’ai moi-même outre passé les bornes de mes propres convictions pour survivre. Prouvant au passage que ces régimes peuvent se mettre en place à la suite de mauvaises décisions du dit régime. Le serpent qui se mord la queue en quelque sorte. Bon on arrivera à se pardonner nos actes en pensant aux quelque 600 âmes qu’on a sauvées de cette ère glaciaire et prétextant qu’on n’avait pas le choix… le jeu étant d’une difficulté exceptionnelle.

Note : le jeu contient à ce jour 3 scénarii, je ne vous ai parlé que du premier rapidement afin de ne rien dévoiler de l’histoire.

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